Salut !
J’ai bien failli m’en tenir là : ça fait un moment que je la repousse cette Missive.
Que dire de léger, de réjouissant sans pour autant nier l’inconfort de cette période, la rupture de nos routines, de nos libertés, le sentiment d’impuissance, d’inutilité, la solitude, le deuil, la peur…
La bonne nouvelle, c’est qu’on est fait de mille couleurs et non pas seulement de noir ou de blanc : malgré cette lame de fond pas très rigolote, on peut encore rire, danser, savourer un bon petit plat, plaisanter au téléphone tout à la joie de se sentir connecté à quelqu’un qu’on aime, être fiers de nos petites réussites de rangement, de bricolage, de création artistique, culinaire ou autre.
Nos émotions cohabitent et toutes sont pertinentes.
Beaucoup de choses ne dépendent pas de toi, mais tu peux toujours choisir de te sourire à toi-même (malgré le sentiment d’impuissance), de cultiver la bienveillance envers les autres (malgré la colère) et la gratitude d’être vivant, d’un rayon de soleil, de l’eau courante ou que sais-je encore (malgré la peur).
Facile à dire, pas si facile à faire… mais l’exercice en vaut la peine !
Mais pourquoi est-ce si difficile ? Parce que notre cerveau est plutôt câblé pour voir le négatif, le dangereux en priorité, question de survie. Velcro pour le négatif, téflon pour le positif. On appelle ça le biais négatif.
Le rapport de compensation : 5 pour 1.
Il faut 5 interactions positives pour compenser 1 interaction négative.
5 bonnes nouvelles pour compenser l’effet négatif d’une mauvaise nouvelle.
Et ça, ça dépend en partie de toi :
1) tu peux réduire ton temps d’exposition au négatif (en regardant moins les infos, en choisissant des média qui véhiculent moins de colère ou de peur, en limitant les contacts avec les personnes qui aiment cultiver le négatif ou qui communiquent de manière violente)
2) tu peux être initiateur ou rechercher activement du positif (sourire, faire un compliment ou rendre service à quelqu’un, etc)
Petit coup de pouce, voici un documentaire plein de bonnes nouvelles (90 min), avec des pistes pour cultiver le positif en toi :
https://www.publicsenat.fr/emission/documentaires/vers-un-monde-altruiste-181607
Des scientifiques issus de disciplines aussi différentes que la psychologie, la primatologie, les mathématiques ou les neurosciences y parlent d’altruisme et de coopération.
Nous sommes une espèce créative et résiliente.
Bien sûr, c’est pas immédiat, ça prend un peu de temps de s’adapter. Temps pendant lequel nous passons par des hauts et des bas. Rien de plus normal.
Ayons confiance en nous-mêmes, individuellement et collectivement!
Ce qu’il nous restera sans doute de ce confinement, c’est d’avoir pris conscience dans nos tripes de notre besoin de lien social, plus que par mail, téléphone ou visioconf, besoin de la présence physique des autres, du bonheur des gestes simples qui faisaient partie de nos routines : s’embrasser, se serrer la main, poser la main sur l’épaule d’un ami, se coller joue contre joue pour un selfie, rire ensemble sans se soucier de se postillonner joyeusement à la figure !
Alors cette Missive qui est un lien – même ténu – entre nous, ça vaut le coup que je te l’envoie. Aussi imparfaite soit-elle.
Juste pour te dire : nous sommes ensemble.
A bientôt !
Claire
Rien de tel qu’une petite cure de Geluck pour me bidonner un brin 🙂